Julie Delille poursuit sa réflexion autour des récits initiatiques, entamée avec Je suis la bête d’Anne Sibran. Elle s’empare cette fois du texte incandescent de Christiane Singer, Seul ce qui brûle.Dans ce roman épistolaire, l’autrice s’inspire d’une nouvelle de l’Heptaméron de Marguerite de Navarre et nous transporte dans l’Allemagne du XVe siècle.
L'histoire
Lors d’un dîner chez le seigneur Sigismund d’Ehrenburg, le sieur Bernage, émissaire du roi Charles VIII, assiste au rituel macabre qu’inflige son hôte à sa jeune épouse, Albe. Il interroge le maître des lieux et découvre l’histoire d’amour passionnelle qui lie ces deux êtres, au-delà de leurs prisons respectives. D’une écriture ciselée, Christiane Singer dissèque l’aveuglement du mari, rongé par la jalousie et l’enfermement de la jeune femme, qu’elle dépasse en accédant à la sagesse. De cet amour absolu et destructeur jaillissent alors rédemption et renaissance.
Avec la sensibilité à fleur de peau qu’on lui connaît, Julie Delille adapte et met en scène ce conte initiatique dans une scénographie tout en transparence propice aux déambulations des corps et des âmes.
Spectacle sélectionné dans le cadre du dispositif de la Convention pour le soutien à la diffusion des compagnies de la région Centre-Val de Loire
« Je ne sais, cher et vénéré ami, si vous avez eu le terrifiant privilège de connaître la passion d’amour. C’est le plus vertigineux des abîmes dans lequel il soit possible à l’homme de descendre. Un abîme de flammes et de souffrances aiguës. Mais si quelqu’un se mêlait de vouloir sauver celui qui y est tombé, vous l’entendriez hurler comme si on lui arrachait la peau ! La seule délivrance est d’y être consumé sans résidus ! »
Christiane Singer